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Quelques mots d’introduction

mardi 23 octobre 2007, par Valentin.

Bonjour.

Je m’appelle Valentin Villenave (ah, quelle surprise hein ?).

J’enseigne le piano pour le compte d’une (censément) association (prétendument) culturelle, dans une ville de banlieue parisienne dont je préfère taire le nom, afin que ce site reste un endroit propre. De même, étant tenu par contrat de ne pas dire du mal de mes employeurs, j’éviterai autant que possible d’évoquer mon activité professionnelle, et les conditions dans lesquelles je l’exerce.

L’objet de ce Site est d’ordre multiple, diffus et pas forcément très avouable.

Il s’agit tout d’abord d’une tentative des plus populiste de profiter des idées reçues relatives à Internet (voulant en faire un media « moderne », « novateur », « apte à parler aux jeunes » etc) pour atteindre, autant que possible, mes élèves ; car bien que ceux-ci soient de tous âges et de tous milieux, la grande majorité d’entre eux ne demande qu’à faire un saut sur Internet dès que le moindre prétexte se présente. Et le fait d’officier dans une banlieue riche me permet de spéculer que la totalité de mes élèves sont munis d’(au moins) un ordinateur, d’Internet à la maison, et de l’espace familial idoine pour pouvoir passer de longues heures devant l’un et l’autre.

Vous êtes donc parfaitement autorisés à voir ici une tentative opportuniste et démagogique (oups pardon, « pédagogique ») pour dépoussiérer l’enseignement du piano1.

Toutefois, j’aimerais aller un peu au-delà.

Ce site est, comme on dit dans le grand monde, « propulsé » par le système SPIP, qui se destine avant tout à l’élaboration de plateformes coopératives, autorisant de multiples et diverses contributions.

En d’autres termes, je serais ravi de recueillir des articles, partitions, témoignages ou billets d’humeur, de façon à ce que le présent site puisse évoluer de manière polyphonique.

Dans un même ordre d’idées, les articles, morceaux etc., s’accompagnent tous de mini-forums qui peuvent constituer autant d’espaces d’échanges ou de débats.

Enfin, il y a, et je le déclare très ouvertement, quelque chose de politique derrière ma démarche. J’entends politique au sens originel, « citoyen » du terme, et non pas le match médiatique gauche/droite qui d’ailleurs n’en finit pas de s’essouffler. Il ne s’agit pas ici d’exposer quelque conviction que ce soit (même si chacun a les siennes, qui ne manquent pas de transparaître), mais d’inviter à une réflexion, une discussion, autour des aspects liés à la culture, aux cultures, dans notre société.

Par ce pluriel, je n’entends pas les différenciations arbitraires pseudo-ethniques et communautaristes qui sont trop souvent mises en scène, soit dans un mouvement de rejet soit (plus insidieusement) dans la perspective d’une prétendue « diversité », qui n’est pas toujours sans arrière-pensées. Je veux simplement mettre l’accent sur une différenciation, non moins arbitraire, mais plus larvée, qui voudrait nous vendre d’un côté une culture dite « actuelle » (qui est en fait une culture de consommation), et une culture que je nommerai « savante » (qui recouvre, en gros, tout ce qui ne peut faire l’objet d’une exploitation économique). Cette dernière, dans ce cadre, tend à être systématiquement présentée comme superflue, « ringarde ». Tracer, et montrer de façon appuyée2, de telles barrières, ne peut être que le fait d’ignorants ou de manipulateurs. Mais quelle qu’en soit la cause, c’est en fait là un moyen d’assujettir le savoir et la création, en les plaçant de force dans une perspective extrêmement appauvrie, inégalitaire et dangereuse.

L’un des symptômes de ce processus est le glissement de sens qu’a subi, depuis deux siècles, le concept biaisé (philosophique, puis moral, puis juridique) de « Propriété Intellectuelle », pour se rapprocher de celui de Propriété tout court, c’est à dire la possession de biens matériels.

Cela dépassant le propos du présent billet, je ne peux que vous renvoyer à quelques articles sur le sujet.

On en reparlera.

Valentin


[1Ce n’est pas la seule vocation de ce site, vous pourrez trouver d’autres raisons tellement moins avouables que je les ai exposées en anglais.

[2Deux ans après que j’ai rédigé la première version de cet article un homme politique français m’en fournit une démonstration éclatante.

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